Et si on (se) disait merci plus souvent ?

« Ce qui n’est pas reconnu meurt. »
– Claude Steiner, psychologue, cofondateur de l’Analyse Transactionnelle

📝Pourquoi les signes de reconnaissance sont essentiels

Dans nos vies professionnelles comme personnelles, nous avons toutes et tous un besoin fondamental de reconnaissance. Ce besoin est aussi vital que la sécurité ou l’appartenance dans la pyramide de Maslow. Il ne s’agit pas seulement d’être félicité, mais de sentir que notre présence, nos actions, notre singularité sont vues, entendues et appréciées.

L’Analyse Transactionnelle, fondée par Eric Berne dans les années 1950, a mis en lumière l’importance de ces “unités de reconnaissance”, appelées strokes. Selon Berne, « tout être humain a un besoin fondamental de strokes — positifs ou négatifs — plutôt que l’indifférence. »

👉 Pour approfondir :
Analyse Transactionnelle – page Wikipedia sur les strokes et leur équilibre Wikipédia


💡 Reconnaître et dire merci, ce n’est pas flatter

Un signe de reconnaissance, ou stroke positif, n’est pas un compliment automatique, ni une flatterie creuse. C’est un message authentique, ciblé, fondé sur une observation. Il peut porter sur :

  • l’être : « J’apprécie ta manière de voir le monde. »

  • le faire : « Ton rapport est clair et précis, bravo pour ta rigueur. »

  • la manière d’être : « Ta capacité à garder ton calme dans cette situation m’a impressionné. »

📌 À noter : les signes de reconnaissance conditionnels (liés à une action ou un comportement) et inconditionnels (liés à l’identité de la personne) n’ont pas le même impact émotionnel. L’idéal ? Cultiver les deux !


🌱 En entreprise, un levier de performance … humaine

Selon une étude menée par Gallup, les employés qui se sentent régulièrement reconnus sont :

  • 4,6 fois plus susceptibles de se sentir investis dans leur travail,

  • 3 fois plus susceptibles de rester dans l’entreprise,

  • et bien plus enclins à reconnaître à leur tour leurs collègues. Cette reconnaissance favorise un climat de sécurité psychologique, essentiel à la créativité et à la coopération.

👉 Autre ressource utile : consultez l’ouvrage collectif Management des tensions organisationnelles de l’Anact (2024), qui explore l’impact concret des pratiques relationnelles.

La reconnaissance authentique crée un climat de sécurité psychologique et renforce les dynamiques de coopération, l’estime de soi, et la créativité.


🚧 Pourquoi est-ce si rare ?

Malgré tout cela, dans la culture managériale occidentale, les signes de reconnaissance restent peu exprimés, ou se limitent aux bonus de fin d’année ou aux bilans formels.

Les freins sont nombreux :

  • La peur de paraître faible ou complaisant

  • La culture du résultat qui met de côté le lien

  • Le manque de temps ou de conscience

  • Parfois aussi, le peu d’habitude personnelle à recevoir de la reconnaissance


🛠️ Comment les cultiver au quotidien ?

Voici quelques pistes simples pour développer une culture de reconnaissance dans vos interactions professionnelles :

1. Observez concrètement

Prenez l’habitude d’observer ce qui fonctionne bien, ce qui est utile, ce qui est inspirant. Nous sommes souvent plus attentifs aux écarts qu’aux réussites.

2. Exprimez-le avec précision

Plutôt que “bravo pour ton travail”, dites :

« Merci pour le soin que tu as mis dans la préparation de cette réunion, ça a vraiment fluidifié nos échanges. »

👉 Astuce : utilisez le cadre situation – comportement – impact (modèle SBI) pour donner un feedback clair et authentique.

3. Faites-le en public quand c’est possible

Les signes de reconnaissance renforcent les cultures collectives quand ils sont visibles. Valoriser un comportement aligné avec les valeurs de l’équipe, c’est aussi diffuser une norme implicite positive.

4. Reconnaissez aussi les efforts, pas seulement les résultats

Par exemple :
 » Je sais que cette présentation n’a pas eu l’effet attendu, mais j’ai vu ton implication, ta rigueur, et ta capacité à rebondir. « 

5. Et… acceptez d’en recevoir !

Cela demande parfois autant de courage que d’en donner. Essayez de répondre simplement par un merci sincère, sans vous justifier ou minimiser.


Et si on faisait le pari d’une reconnaissance… régénérative ?

Dans une économie en transition, où le lien, le vivant, l’authenticité prennent une nouvelle place, la reconnaissance est un levier profondément régénératif : elle restaure, elle nourrit, elle relie.

Et si cette posture devenait un réflexe managérial, un acte politique du quotidien, une forme de leadership ? 🌻

👉 Pour aller plus loin :

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